IX. Trois questions à...

Publié par

Stéphane Junique : « La santé est un combat pour transformer la société » 


Dans le cadre du podcast réalisé pour le Cercle Les Temps Nouveaux, Stéphane Junique, Président, Groupe Vyv, partage sa vision positive de la santé et les défis à relever pour l'avenir.

À l'occasion de la publication de son livre "La santé est un combat pour transformer la société" (Le Cherche Midi, 2025), il présente la teneur de ce combat, et propose des raisons d'espérer.


Votre livre affiche un message résolument positif sur la santé. Comment êtes‑vous arrivé à promouvoir cette vision optimiste dans un contexte où beaucoup de Français expriment des inquiétudes ?


Tout d'abord, je pense que nous devons nous rappeler d'où nous venons. Cette année marque les 80 ans de la Sécurité sociale, un modèle qui a permis de sortir des millions de Français de la misère et d'améliorer considérablement le niveau de vie. Sans elle, la vie des Français n'aurait pas été la même. La Sécurité sociale garantit à chacun les moyens nécessaires pour vivre dignement, grâce à la solidarité collective. En période de repli et de fragmentation, il est important de rappeler cette réussite collective.


Vous dites que la santé dépasse le cadre du ministère de la Santé. Que voulez‑vous dire par là ?


La santé est avant tout influencée par des déterminants sociaux : le logement, l'éducation, l'alimentation. Par exemple, l'espérance de vie d'une personne vivant dans la rue est de seulement 49 ans. Nous ne pouvons pas améliorer la santé publique sans traiter ces problématiques. C'est pourquoi il est nécessaire de développer une vraie culture de prévention, qui mobilise autant les acteurs du logement que ceux de l'agriculture ou de l'éducation.


Vous évoquez aussi les risques socio‑écologiques. Quelle est votre préoccupation ?


Nous devons anticiper les effets du changement climatique sur la santé. Par exemple, 30 % des personnes exposées à une catastrophe naturelle développent des troubles psychologiques ou mentaux. Il est impératif d'adapter nos pratiques et nos politiques pour prévenir ces risques émergents et renforcer la résilience de la population.


Vous parlez souvent de mobilisation collective. Qui devrait être impliqué ?


La santé ne doit pas être réduite à une question technique ou financière. C'est un projet de société. Tous les acteurs doivent être mobilisés : les professionnels de santé, les associations, les collectivités territoriales et bien sûr l'État. Mais il faut aussi s'appuyer sur des figures inspirantes, comme Simone Veil en son temps, pour faire avancer les droits sociaux. La mobilisation doit être collective, avec une vision commune pour un projet de société durable et inclusif.


Finalement, quelle est votre ambition pour l'avenir de la santé en France ?


J'aimerais que la santé devienne le premier des droits humains, une priorité collective portée par l'ensemble des acteurs de la société. L'État ne peut pas tout faire seul, c'est pourquoi il est essentiel que chacun prenne sa part dans ce projet commun. Pour moi, la santé est un combat qui dépasse les enjeux institutionnels et doit engager l'ensemble de la société civile pour construire un avenir plus juste et plus sain.




Cet entretien nous rappelle que la santé publique est un enjeu collectif qui nécessite la mobilisation de tous, au‑delà des seules politiques de santé. Un message d'optimisme et de responsabilité qui résonne dans un monde en quête de solidarité et de progrès.