V. Analyses et opinion

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L'analyse de l'opinion ne doit pas renforcer des clivages factices 



Trop souvent, interroger les Français sur des sujets de société consiste à réduire l'analyse à un choix binaire : pour ou contre. Mais ces analyses ne font qu'alimenter des clivages factices au détriment de la recherche de l'intérêt général.

Pour illustration, l'Observatoire Viavoice - Garance [1]soulève une question délicate : avant de savoir si l'on est favorable ou non à une réforme des retraites, dispose‑t-on de suffisamment d'éléments pour la comprendre ?



La réponse est assez nette : 49 % des Français ignorent que leurs cotisations permettent de financer les retraites actuelles, ce qui signifie qu'ils ne savent pas qui sont les véritables bénéficiaires de leurs cotisations. On touche pourtant ici au cœur de notre système de protection sociale, à ce qui forge sa singularité : on ne cotise pas pour soi, mais pour les retraités actuels. Comment dès lors pouvoir se forger une opinion sur d'éventuelles évolutions ?

Ce chiffre ne fait qu'illustrer un besoin vital de notre démocratie : la pédagogie.

Si nous n'informons pas en amont et ne cédons qu'à nos préférences partisanes, nous ne ferons que renforcer une agitation qui ne conduira à rien d'autre qu'à l'immobilisme. Sur ce sujet, comme sur tant d'autres


[1] Observatoire de l'Épargne Viavoice - Garance réalisé auprès d'un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, résidant en France. Interviews réalisées en ligne du 13 au 16 septembre 2024. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d'agglomération.


Par Arnaud Zegierman, Directeur associé, Viavoice 

 À propos : 

Les Français, ces incompris