Notre monde n’est pas uniquement fragmenté, divisé. Il n’est pas réductible à un manteau d’arlequin d’existences parallèles, de modes de vies dissociés, de mondes économiques différents, de visions d’avenir distinctes.
Bien davantage, ce qui prévaut sont des divergences, des diffractions, et donc des concurrences.
Déjà il y a quelques années, l’étude d’opinion « Convergences et divergences françaises », réalisée par Viavoice pour ManpowerGroup, l’attestait : la plupart des Français ne souhaitaient pas nourrir de relations plus étroites avec des personnes appartenant à d’autres groupes que le leur.
Depuis, l’accélération (actuelle et à venir) des innovations, les visions divergentes de la notion de progrès, les concurrences pour la définition de l’avenir, les tensions géopolitiques croissantes sur la scène internationale, tout cela contribue encore à déployer ces diffractions d’avenir.
Ces divergences se cristallisent notamment autour de « l’être humain de demain », de ses figures souhaitées, des technologies qui l’accompagnerons et des modèles économiques qui seront associés. Transhumains, avatars digitaux, être humain en harmonie avec la nature, retour du spirituel, etc… tout ceci compose un univers de « guerre des Hommes ».
Dès lors l’enjeu, pour les années qui viennent, consistera à fédérer dans un monde de diffractions
(François Miquet-Marty, Les nouvelles fractures de l’humanité, Éditions de L’Aube, 2022).